mercredi 6 janvier 2021

Babagallé Kidé, un jeune penseur philosophe le plus suivi dans la toile virtuelle

 Natif de Kaédi en 1990, dans la famille d’un  magistrat et procureur général à la retraire et actuellement l’imam de la mosquée  connu sous le nom d’Oustaz Amadou Kidé. Babagallé Amadou Kidé a fait toutes ses études primaires, secondaires et universitaires en Mauritanie, puis, à l’université de Nantes en France.


Diplômé en sociologie philosophie à Nantes et aujourd’hui enseignant contractuel en philosophie.

Ce jeune homme marié à une française et père de trois enfants, est devenu populaire dans l’espace virtuel grâce à ses pensées lourdes dénonçant  le système de castes au sein de la société mauritanienne et la vie  politique malsaine  en Mauritanie.

 Babagallé Kidé est aussi un auteur, chroniqueur et activiste par ses pensées qui reflètent des aspirations évolutives  dans le domaine politique, éducatives sociales et entre autres  en Mauritanie.

Voici l’un de ses extraits :

« ...Eduquer à s’accepter c'est créer les conditions d'une volonté de puissance qui agit et qui permet la réalisation de nos ambitions les plus divines.

Puisqu’elle est l’arme la plus puissante que nous possédons, utilisons  là pour changer et changer notre monde, pour paraphraser Nelson Mandela.

Eduquer c’est aussi imaginer ; savoir distinguer le visible et l’invisible, l’utile et l’accessoire, le vrai du faux, le juste et l’injuste. En éduquant nos sociétés à se voir comme des enfants qui apprennent à marcher, à parler, à infléchir, à connaitre le sens des choses et des êtres, nous aurions compris que toute éducation est une éducation sur nous et sur les autres, un devoir de bâtir des sentiers de réconciliation entre nos philosophies d’autrefois et nos réalités présentes.

La première éducation est celle de la découverte du sens de nos sens, de ce que nous sommes et de ce que nous renvoyons comme enseignement à ceux qui nous découvrent et nous rencontrent.

Le symbolisme culturel et le Panthéon des croyances s'affirment ici!

Eveiller les sens de nos enfants c’est leur montrer la source et l’essence de ce que nous croyons être juste ou bon à réformer et non leur imposer l’image de ce que nous pensons qu’ils devraient être, prêchait Jiddu Krishmanurti.

Eduquer c’est éveiller le sens de l’enfant, en nommant explicitement et pédagogiquement les choses et les êtres sans chercher à dénaturer pernicieusement le sens qu’ils renvoient et la substance qu’ils renferment.

La doctrine que l’on transmet est importante mais ce qui donne une force déracinable à nos éducations, c’est l’essence de l’éveil que nous cherchons à pérenniser, pour reprendre Ernest Renan.

Quand un enfant aura saisi la substance des choses et des êtres, il saura les définir, les comprendre, les faire comprendre et les transmettre. Il saura quelle vie il est sensé vivre et quel comportement adopté pour vivre et faire vivre – le sens de l’existence.

Toutes les éducations n’ont pas les mêmes finalités. Certaines sont faites pour soumettre et, d’autres, sont construites pour libérer. Les premières sont celles qui créent un univers de méfiance entre les peuples et des barrières entre les hommes. Ce sont elles qui créent des différences entre les hommes et qui opposent des limites à nos capacités. Ce sont elles qui emprisonnent la femme et qui enferment les intelligences. Celles qui libèrent sont celles qui tracent des cheminements vers « la justice et la liberté. Il n’y a pas de justice sans égalité et il n’ait point de liberté sans justice ». Les éducations qui enferment et qui nient l’existence de certains peuples sont celles qui opposent la justice à la liberté, l’égalité à la fraternité et qui combattent les pensées qui tendent vers l’humanisme et la tolérance.

Cependant, quand une éducation se fixe pour finalité d’exploiter les individus, elle instaure un climat de violence et d’ignorance ou tout devient ambigu, flou et "improductif". La culture de la peur s’installe et fait le lit de l’ignorance. C’est dans ces circonstances que les hommes deviennent des loups pour d’autres et que des conflits surgissent pour opposer les consciences, hiérarchiser les intelligences, les imaginaires et, finalement, les peuples.

Une éducation qui restera dans les consciences avec une tranquillité sereine est celle qui éduque à ne pas haïr et à ne pas s’haïr, à construire et à ne pas détruire, à ne pas faire souffrir, à com - prendre et à faire com - prendre, à éveiller et à transmettre les valeurs de tolérance et d’égalité.

 

Une telle éducation est un idéal qui n’est point le rêve d’un penseur qui dort mais d’un père qui rêve que ses enfants ne soient jugés ni sur leurs origines ni sur leurs conditions sociales.

Notre actualité nous exhorte de revoir le sens que nous donnons à ce que nous croyons et à les comprendre pour découvrir la raison de notre présence et la signification de ce qui existe ici et ailleurs. Pour qu’une telle société émerge dans ce brouillard qui ne laisse apparaitre que des horizons flous et des visions à demi teintées, apprenons à réapprendre à nous faire confiance ».

Oumar M’baye

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