Natif de Kaédi en 1990, dans la famille d’un magistrat et procureur général à la retraire et actuellement l’imam de la mosquée connu sous le nom d’Oustaz Amadou Kidé. Babagallé Amadou Kidé a fait toutes ses études primaires, secondaires et universitaires en Mauritanie, puis, à l’université de Nantes en France.
Diplômé en
sociologie philosophie à Nantes et aujourd’hui enseignant contractuel en
philosophie.
Ce jeune homme
marié à une française et père de trois enfants, est devenu populaire dans
l’espace virtuel grâce à ses pensées lourdes dénonçant le système de castes au sein de la société
mauritanienne et la vie politique
malsaine en Mauritanie.
Babagallé Kidé est aussi un auteur,
chroniqueur et activiste par ses pensées qui reflètent des aspirations
évolutives dans le domaine politique,
éducatives sociales et entre autres en Mauritanie.
Voici l’un de
ses extraits :
« ...Eduquer
à s’accepter c'est créer les conditions d'une volonté de puissance qui agit et
qui permet la réalisation de nos ambitions les plus divines.
Puisqu’elle est
l’arme la plus puissante que nous possédons, utilisons là pour changer et changer notre monde, pour
paraphraser Nelson Mandela.
Eduquer c’est
aussi imaginer ; savoir distinguer le visible et l’invisible, l’utile et
l’accessoire, le vrai du faux, le juste et l’injuste. En éduquant nos sociétés
à se voir comme des enfants qui apprennent à marcher, à parler, à infléchir, à
connaitre le sens des choses et des êtres, nous aurions compris que toute
éducation est une éducation sur nous et sur les autres, un devoir de bâtir des
sentiers de réconciliation entre nos philosophies d’autrefois et nos réalités
présentes.
La première
éducation est celle de la découverte du sens de nos sens, de ce que nous sommes
et de ce que nous renvoyons comme enseignement à ceux qui nous découvrent et
nous rencontrent.
Le symbolisme
culturel et le Panthéon des croyances s'affirment ici!
Eveiller les
sens de nos enfants c’est leur montrer la source et l’essence de ce que nous
croyons être juste ou bon à réformer et non leur imposer l’image de ce que nous
pensons qu’ils devraient être, prêchait Jiddu Krishmanurti.
Eduquer c’est
éveiller le sens de l’enfant, en nommant explicitement et pédagogiquement les
choses et les êtres sans chercher à dénaturer pernicieusement le sens qu’ils
renvoient et la substance qu’ils renferment.
La doctrine que
l’on transmet est importante mais ce qui donne une force déracinable à nos
éducations, c’est l’essence de l’éveil que nous cherchons à pérenniser, pour
reprendre Ernest Renan.
Quand un enfant
aura saisi la substance des choses et des êtres, il saura les définir, les
comprendre, les faire comprendre et les transmettre. Il saura quelle vie il est
sensé vivre et quel comportement adopté pour vivre et faire vivre – le sens de
l’existence.
Toutes les
éducations n’ont pas les mêmes finalités. Certaines sont faites pour soumettre
et, d’autres, sont construites pour libérer. Les premières sont celles qui
créent un univers de méfiance entre les peuples et des barrières entre les
hommes. Ce sont elles qui créent des différences entre les hommes et qui
opposent des limites à nos capacités. Ce sont elles qui emprisonnent la femme
et qui enferment les intelligences. Celles qui libèrent sont celles qui tracent
des cheminements vers « la justice et la liberté. Il n’y a pas de justice sans
égalité et il n’ait point de liberté sans justice ». Les éducations qui
enferment et qui nient l’existence de certains peuples sont celles qui opposent
la justice à la liberté, l’égalité à la fraternité et qui combattent les
pensées qui tendent vers l’humanisme et la tolérance.
Cependant,
quand une éducation se fixe pour finalité d’exploiter les individus, elle
instaure un climat de violence et d’ignorance ou tout devient ambigu, flou et
"improductif". La culture de la peur s’installe et fait le lit de
l’ignorance. C’est dans ces circonstances que les hommes deviennent des loups
pour d’autres et que des conflits surgissent pour opposer les consciences,
hiérarchiser les intelligences, les imaginaires et, finalement, les peuples.
Une éducation
qui restera dans les consciences avec une tranquillité sereine est celle qui
éduque à ne pas haïr et à ne pas s’haïr, à construire et à ne pas détruire, à
ne pas faire souffrir, à com - prendre et à faire com - prendre, à éveiller et
à transmettre les valeurs de tolérance et d’égalité.
Une telle
éducation est un idéal qui n’est point le rêve d’un penseur qui dort mais d’un
père qui rêve que ses enfants ne soient jugés ni sur leurs origines ni sur
leurs conditions sociales.
Notre actualité
nous exhorte de revoir le sens que nous donnons à ce que nous croyons et à les
comprendre pour découvrir la raison de notre présence et la signification de ce
qui existe ici et ailleurs. Pour qu’une telle société émerge dans ce brouillard
qui ne laisse apparaitre que des horizons flous et des visions à demi teintées,
apprenons à réapprendre à nous faire confiance ».
Oumar M’baye
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