Né en 1944 en Mauritanie. Le professeur Kamara incarnait des qualités intellectuelles inestimables que les majeures parties des jeunes intellectuels imitent aujourd’hui. Sortant dans l’une des grandes universités françaises en tant Sociologue et le premier dans l’histoire de la Mauritanie. Egalement l’un des fondateurs de l’université de Nouakchott.
Revenu dans son pays natal dans le but de redonner l’espoir et contribuer au développement, la construction et la formation de la future génération mauritanienne. Il dirigea des enseignements universitaires et des recherches sociologiques et méthodologiques.
Particulièrement, c’est en 2009, lors de mon entrée à l’université de Nouakchott que je l’avais rencontré. Je me rappelle de son premier cours, en le voyant venir, marchant comme une grenouille avec des pas plein de souplesse, un vieux âgé mais plein d’énergie, sa voix douce il nous demandais à chaque fois « vous m’entendez là bas derrière » ; il suffisait de le voir et comprendre sa sagesse de savoir.
Je me rappelle également de ses premières questions « parlez-vous anglais ? » silence total dans la salle « NON ». « Connaissez-vous l’informatique ? » « Non également ». « Vous êtes des ignorant », disait-il.
Je me rappelle de ses «Sept savoirs» qu’il nous avait donnés pour maintenir une carrière satisfaisante :
- « Savoir
- Savoir connaitre
- Savoir vivre
- Savoir être
- Savoir faire
- Savoir faire faire
- Savoir partager ».
En revanche le professeur Cheikh Saad Bouh Kamara était un militant défenseur de droit de l’homme. Il dénonçait l’inégalité sociale, l’indifférence, la discrimination, la marginalisation et toutes autres formes liées aux problèmes éthnoraciales mauritaniennes. Fut emprisonné à trois reprises, mais cela ne garantie pas son silence de dénonciateur jusqu'à sa mort.
Il avait notamment occupé plusieurs postes en son temps, vice-président de la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) et président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de Mauritanie, et, le Professeur émérite de sociologie, Cheikh Saad Bouh Kamara est, depuis 1982, consultant international en développement et l’auteur en 2011 de « l’Afrique Espérance ». Un essai dans lequel il présente les réussites africaines dans de nombreux secteurs du développement durable.
Décoré le 31 octobre 2018 par l’ambassadeur de France Mr. Robert Moulié les insignes de Chevalier de l’Ordre National de la Légion d’Honneur. Une distinction reconnaissante et bien méritante.
Comme toute créature divine sera rappelée à la mort tôt où tard, le professeur Kamara s’est éteint dans la nuit du 30 Décembre 2019 à la clinique Kissi de Nouakchott à l’âge de 76 ans. Une perte que l’Afrique et la Mauritanie en particulier pleurent. Une icone, une référence, une figure emblématique est partie à jamais. Que la terre lui soit légère.
REPOSE EN PAIX PROFESSEUR,
OUMAR MOCTAR M’BAYE,
Professeur de français, journaliste blogger et volontaire national
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