mercredi 30 décembre 2020

ABDOULAYE DORO SOW, ILLUSTRE DEFENSEUR DES DROITS CULTURELS

 ABDOULAYE DORO SOW connu sous le pseudonyme "Sow Samba" est natif de la ville de Kaedi, au Sud de la Mauritanie dans la région de Gorgol, le 25 Avril 1959.  Une ville  qui lui voit grandir d'où il effectua ses études primaires. Puis  ses etudes supérieures à l'université Chaikh Anta Diop de Dakar. 

SOW ABDOULAYE est aujourd'hui, enseignant chercheur à l'université de Nouakchott et  un fervant défenseur des droits culturels.

LUI qui disait qu'un intellectuel est un détenteur du capital culturel, d'ou il continu de façonner le le monde par son engagement et son amour pour la culture Halpoular. 

Voici lun de ces extraits sur la pratique sociale de la culture peul

"Le désir esthétique c'est-à-dire le besoin du beau est une des aspirations humaines les plus anciennes et les plus profondes. Toute culture véhicule des canons esthétiques  destinés à rendre beau.

C’est dans ce cadre qu’il faut replacer le Morol et c'est-à-dire les tresses .Hier, il n y avait pas de mèches et les jeunes filles haalpulaar faisaient des tresses appelées Pirli.

La fillette n’ayant pas de quoi payer la tresseuse, ce sont les membres de sa famille (père, mère, frères ou sœurs) qui ‘acquittent de cette dépense. Il y a même une taxe à payer pour pouvoir avoir le droit de regarder ses tresses pudiquement camouflées sous un foulard posé sur la tête.


Ce geste affectif avait une fonction réelle à savoir faire des compliments à sa sœur et de lui permettre d’obtenir un peu d’argent. 

Une fois devenue une adolescente, ce sont les futurs candidats au mariage qui vont payer la tresseuse  à travers une pratique sociale appelée le Cettal. Elle permet  l’expression des sentiments candidats au mariage par une rivalité saine. Il y a lieu de souligner que cette compétition s’instaure entre des individus ayant le même rang sociale que l’adolescente car la pratique de l’endogamie était la règle.

La tresseuse qui a pris le soin de ventiler cette information parvient ainsi à obtenir des biens amenés par les différents prétendants. A la fin de la séance de  la coiffure l’adolescente murmure son choix à la tresseuse.

De nos jours, cette pratique est formulée sous la forme d’une boutade pour attitrer les potentiels candidats au mariage. Les salons de coiffure sont passés par là."

O. M. M'BAYE 

jeudi 24 décembre 2020

LES SECRETS DE L'INTELLIGENCE (Partie III et Fin)

 Chapitre 3 : Le développement de l'intelligence

Depuis la naissance, comment se développe notre intelligence ?

Comment évaluer l'intelligence des tout-petits ? Notre intelligence  est-elle influencée par notre poids de naissance ? Zoom sur la genèse de notre matière grise.

A- Le développement de l'intelligence

L'intelligence est l'ensemble des fonctions mentales ayant pour objet la connaissance conceptuelle et rationnelle. C'est aussi l'aptitude de l'être vivant à s'adapter à des situations nouvelles, à découvrir des solutions aux difficultés qui se présentent.

Des tests d'intelligence ont été étudiés pour mesurer soit la capacité intellectuelle globale, soit l'état du développement mental chez un enfant, soit encore la forme de l'intelligence (à savoir verbale ou pratique).

Le test d'Alfred Binet a été mis au point en 1905 avec le Dr Simon afin de détecter dans les classes les élèves en difficulté relevant de classes spécialisées. Ces auteurs ont donc imaginé des épreuves très simples qui pouvaient être représentatives du comportement de la majorité des enfants d'un âge donné. 100 est considéré comme le quotient moyen.

 

1) Histoire de QI

Les épreuves du test Binet-Simon ont été modernisées (par Casselin, en 1959) et permettent de mesurer le développement de l'intelligence à partir de l'âge de 2 ans, de 6 mois en 6 mois jusqu'à 5 ans, puis d'année en année jusqu'à 14 ans. L'analyse statistique permet de situer le sujet dans différents groupes :

 

Valeur du QI

Analyse Valeur du QI Analyse

 

supérieur à 140

 

 

120 à 140

 

 

D’intelligence très supérieure, les cas sont surdoués ou d’une précocité exceptionnelle (0,4 à 0,8 % de la population)

 

 

Cas d’intelligence très supérieure ou supérieure - ou "mieux doués" (3,5 à 10 % de la population)

 

 

110 à 120

 

 

Cas d’intelligence légèrement supérieure ou "bien doués" (11 à 17 % de la population)

90 à 110

Intelligence normale ou moyenne (45 à 60 %)

80 à 90

Lenteur d'esprit, intelligence bornée (15,3 à 17 %)

70 à 80

 

Zone marginale d'insuffisance, lenteur, débilité, zone à la limite de

l'arriération mentale (6 à 7,4 %)

 

inférieur à 70

Véritable arriération mentale

 

2) Une notion réductrice

Cette notion de Q.I. est très discutée et ne doit pas résumer le bilan du développement psychologique d'un enfant. Il ne faut pas accorder à ce chiffre plus d'importance qu'il n'en a. C'est certes un indice intéressant mais qui doit être interprété en fonction du contexte et des autres observations.

"Si des esthéticiens avaient l'idée de calculer un quotient de beauté, le QB, en faisant de savants calculs en fonction de la largeur des hanches, de la longueur du nez, du velouté de la peau, et d'autant de mesures que l'on voudra, chacun s'esclafferait. La beauté est une qualité évidemment trop subtile pour être exprimée par un nombre.

Pourquoi ne s'esclaffe-t-on pas plus fort devant ceux qui présentent le I de QI comme initiale d'intelligence ?"

 

B- Les tests d'intelligence

Ils mesurent soit la capacité intellectuelle globale, soit l'état du développement mental chez un enfant, soit la forme de l'intelligence (verbale ou pratique).

Le test d'Alfred Binet date de 1905. Il a été mis au point avec le Docteur Simon afin de détecter dans les classes les élèves en difficulté relevant de classes spécialisées.

Ces auteurs ont donc imaginé des épreuves très simples qui pouvaient être représentatives du comportement de la majorité des enfants d'un âge donné.

Par exemple, ils ont démontré qu'un enfant de 4 ans devait être capable de :

§  Nommer 12 objets, personnes ou animaux sur 17 images présentées ;

§  Enfiler 7 perles en 2 minutes ;

§  Trouver 2 analogues opposés sur 5 présentés : "un père est un homme, une mère est une...?"

§  Identifier sur une image : ce qui peut voler, ce qui peut nager, ce qui se lit etc... (3 sur 6 au moins) ;

§  Compter deux perles ou deux tubes ;

§  Se souvenir de phrases simples : "J'aime partir en vacances, etc."

En travaillant sur le test de Binet-Simon, les psychologues américains se sont rendus compte qu'on pouvait calculer mathématiquement le niveau de développement d'un enfant et même la capacité intellectuelle d'un adulte.

Exemple

Imaginons un enfant de 7 ans (84 mois).

Cet enfant soumis au test a réussi toutes les épreuves de 4, 5, 6 et 7 ans et en outre deux épreuves de 8 ans et une de 9 ans. Chaque épreuve réussie est cotée 2 mois.

On dit que cet enfant a un quotient* intellectuel (Q.I.) de :

7 ans ou 84 mois + (2x2) + (2) = 84+4+2 = 90

90/84 =1,07 1,07 x 100 : 107

100 est considéré comme le quotient moyen

 

 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


C- Intelligence : un problème de poids ?

Vos performances intellectuelles seraient directement liées à votre poids de naissance. C’est du moins ce que soutien une étude anglaise. Selon elle, plus un bébé est gros, meilleurs seront ses résultats à des tests cognitifs et plus il poursuivra ses études longtemps. Cette influence serait indépendante de l’éducation et du statut social des parents. Ces différences s’atténueraient avec l’âge.

Les scientifiques sont continuellement à la recherche des secrets de l’intelligence.

Tantôt ils penchent pour une origine génétique, tantôt pour une origine environnementale. Sans faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre, des chercheurs anglais semblent avoir mis le doigt sur un critère de poids…

 

1) Des résultats lourds de conséquence

Selon une étude anglaise, les "capacités cognitives" sont directement liées au poids à la naissance. En effet, plus les enfants ne sont lourds, meilleurs sont leurs résultats à différents tests visant à évaluer leurs capacités intellectuelles.

De plus, les grammes supplémentaires seraient corrélés à des poursuites études plus longues. Ces résultats ne concernent pas les enfants nés avec des problèmes de poids faible tels les prématurés. En effet, les auteurs ont étudié la corrélation existant chez les enfants de poids "normal" à la naissance, c’est-à-dire supérieur à 2,5 kilos.

 

2) Des arguments de poids

Cette étude a été menée sur plus de 3 800 personnes nées en 1946. Leurs capacités cognitives ont été évaluées à différents âges : 8, 11, 15, 26 et 43 ans. De plus, les critères d’évaluation étaient différents selon les années : dans l’enfance, les capacités en lecture et en arithmétique et le raisonnement non verbal ont été mesurées. A l’âge adulte, les tests concernaient la mémoire, la rapidité et la concentration.

En éliminant d’autres facteurs tels que le sexe, le statut social du père, l’éducation de la mère ou l’ordre de naissance, les scientifiques ont donc trouvé une corrélation entre les performances intellectuelles et le poids à la naissance. Dans les faits, cette relation serait particulièrement forte à huit ans. Par la suite, elle baisserait avec les années, jusqu’à 43 ans, âge de la dernière évaluation !

 

3) Une étude à ne pas prendre à la légère

Les scientifiques ne proposent aucune explication à ce phénomène. Ils précisent d’ailleurs qu’ils ne connaissaient pas la durée de la grossesse à la naissance et ne pouvaient donc pas différencier les "gros prématurés" des bébés plus légers nés à terme.

Selon les auteurs, un faible poids à la naissance peut être lié à des problèmes de facteurs de croissance, qui interviennent également dans la formation du système nerveux et donc des capacités cognitives.

Une autre théorie avancée par les auteurs, beaucoup plus critiquable, est le fait qu’un poids plus faible soit directement lié à une boite crânienne plus petite et donc à une plus petite taille de cerveau… La phrénologie (théorie aujourd’hui complètement révolue reliant la forme du crane aux capacités intellectuelles) n’est plus très loin…

Dans tous les cas, les auteurs soulignent les effets néfastes que peuvent avoir un régime alimentaire déséquilibré et la consommation de cigarette ou d’alcool durant la grossesse sur le poids du bébé. Futures mamans, évitez les abus si vous souhaitez que votre enfant soit un futur Einstein

 

D- Dopez vos performances intellectuelles !

Si ce que nous mangeons a une influence sur notre humeur, cela a aussi un effet sur nos performances intellectuelles ! Mémoire, concentration ou apprentissage, les fonctions cognitives peuvent être dopées par le contenu de notre assiette. Du soja au pain, le point sur les aliments bons pour le cerveau !

Dans son livre, le Pr Jean-Marie Bourre souligne qu’une quarantaine de substances est indispensable au cerveau :

13 vitamines, 15 minéraux, et oligo-éléments, 8 acides aminés et 2 à 4 acides gras, selon l’âge. Or cela correspond à une centaine d’aliments différents à consommer en une dizaine de jours ! Tour d’horizon de quelques-unes des principales substances pour booster vos méninges.

 

Du sucre, encore du sucre !

Le cerveau est un très grand consommateur d’énergie. Or son principal carburant, c’est le sucre. Il ne doit surtout pas en manquer. Les sucres lents (pâtes, riz…) sont préférables aux sucres rapides : ils permettent un apport constant de glucides au cerveau, assurant des performances au top ! Avant un examen ou un effort intellectuel, n’hésitez pas à avaler un plat spaghetti ! Lors de l’épreuve, une barre céréalière ou des fruits secs peuvent s’avérer utiles. Mais bien sûr il ne faut pas non plus négliger les apports en protéines, essentielles pour fabriquer les hormones, et les lipides, constituant essentiel des parois cellulaires.

 

Pensez vitamine B !

En ce qui concerne les vitamines, celles qui sont essentielles pour booster vos capacités appartiennent notamment groupe B. La vitamine B9 (acide folique) en particulier, permet d’éviter la fatigue intellectuelle. On en trouve dans les noix, le cresson, le brie ou le jaune d’œuf. La vitamine B1 semble également jouer un rôle prépondérant pour l’attention. Selon une étude1, il serait essentiel d’en prendre au petit déjeuner, afin de rester concentré tout au long de la journée. Mettez au menu de votre petit déjeuner des céréales ou du pain complet. La vitamine B12, quant à elle, serait essentielle lors de l’adolescence pour un développement intellectuel harmonieux.

 

Gare aux carences…

Les minéraux ne sont pas à négliger : ils sont essentiels au fonctionnement de l’organisme en général et à celui du cerveau en particulier. Le fer notamment, entretien la mémoire et permet un bon apprentissage chez l’enfant. Il faut donc absolument éviter les carences. Vous trouverez ce métal principalement dans les

viandes. L’iode joue également un rôle dans les capacités cognitives, lors de la croissance et chez l’adulte. On en trouve dans les algues bien sûr, le poisson, les crustacés, mais aussi dans le soja, les haricots verts et les laitages. Par contre, la réputation du phosphore pour fortifier la mémoire n’a jamais été prouvée…

 

Buvez !!!

Les pertes en eau sont plus ou moins importantes selon les activités, la température, etc… Or la déshydratation, si elle atteint un certain niveau, tend à réduire le volume sanguin, et peut même réduire le volume d’eau à l’intérieur des cellules. Or les cellules du cerveau sont tout particulièrement sensibles à ces problèmes. Ainsi, une perte d’eau de plus de 2 % de la masse corporelle (soit plus de 1,4 litres pour une personne de 70 kilos) entraîne une baisse des performances physiques et peut affecter les processus mentaux tels que les capacités de concentrations. Il est au donc essentiel de boire au moins 1,5 litres d’eau par jour, même si l’on n’a pas soif.

 

Petit noir pour matière grise…

Pour exciter vos méninges, vous pensez café ou thé ? Vous avez raison, la caféine augmente légèrement les capacités cognitives. Cette substance accélèrerait ainsi d'environ 10 la vitesse de traitement des informations par le cerveau. De nombreux compléments alimentaires "spécial examens" contiennent d'ailleurs des vitamines… et de la caféine. Mais ce composé doit être consommé avec modération ! Par contre, bannissez les excitants alcoolisés : même si une consommation modérée de vin semble avoir des effets positifs, ce sont en général de véritables ennemis de la mémoire !

 

 

Pas d’Alzheimer dans votre assiette !

Le contenu de votre assiette peut même empêcher certaines maladies, comme Alzheimer, de s’attaquer à votre matière grise ! Ainsi, la consommation de soja aurait un effet protecteur chez les femmes. Ce phénomène serait lié à la présence d’isoflavones, sortes d’hormones féminines végétales. Un manque de certaines

vitamines du groupe B, notamment B9 et B12, aurait également un lien direct avec le développement de cette maladie. A l’inverse, un excès d’aluminium pourrait être à l’origine des symptômes. D’une manière générale, l’équilibre alimentaire durant l’enfance et l’adolescence pourrait jouer un rôle prépondérant dans l’apparition de cette affection.

COACH M’BAYE

 

vendredi 18 décembre 2020

LES SECRETS DE L'INTELLIGENCE (partie II )

 

Chapitre 2 : L'intelligence se mesure-t-elle ?

Pour mesurer l'intelligence, les tests de quotient intellectuel (QI) sont vraisemblablement les plus célèbres. Présentés comme rationnels, ils s'attellent à déterminer les critères de l'intelligence chez l'homme. Mais peuvent-ils réellement rendre compte d'un phénomène aussi complexe ?


 

A- Peut-on mesurer l'intelligence ?

Pour mesurer l'intelligence, les tests de quotient intellectuel (QI) sont vraisemblablement les plus célèbres. Présentés comme rationnels, ils s'attellent à déterminer les critères de l'intelligence chez l'homme. Ces tests rendent-ils fidèlement compte d'un phénomène aussi complexe que l'intelligence ? Probablement pas, car ils négligent certains aspects du comportement comme par exemple les réactions émotionnelles…

Les tests de QI sont apparus au XXe siècle dans l'effervescence des premières recherches en psychologie expérimentale. Fortement controversés dans leur forme à l'origine, ils deviennent outils de mesure de l'intelligence sous l'influence d'Alfred Binet en 1905. Ils permettaient, à l'époque, de détecter les sujets souffrant de retard mental notamment chez l'enfant scolarisé. Composés de 30 épreuves, ils mesuraient des aspects tels que l'imagination, la mémoire et le niveau de compréhension des enfants. Ils n'auront de cesse d'être enrichis et modifiés au cours des années.

 

1) Qu'est ce que le QI ?

A l'origine, le quotient intellectuel est un rapport entre une note obtenue par un enfant sur un test de développement intellectuel et la moyenne des notes obtenues par les enfants de la même tranche d'âge. Ce rapport est multiplié par 100, ainsi un enfant moyen a un QI de 100. Depuis près de 50 ans, le QI ne représente plus ce rapport mais un écart par rapport à une moyenne théorique de 100. La distribution des scores obéit à une représentation d'une courbe en cloche (ou courbe de Gauss) dont l'axe de symétrie est basée sur l'axe 100.Ainsi, il y a autant de personnes qui ont un QI supérieur à 115 que ceux qui ont un QI inférieur à 85. Enfin, une troisième version du QI a récemment été créée ; elle est le résultat d'un savant calcul qui ne tient pas compte de la totalité des réponses aux tests. Ainsi, il est bien difficile de savoir de quel type d'indicateur il s'agit.

 

2) Une vision réductrice ?

Il semble que ces tests suscitent aujourd'hui d'autres polémiques. L'intelligence est elle purement cognitive, c'est-à-dire basée sur les processus de traitement de l'information présentés sous la forme de connaissances ou de problématiques, ou cognitivo-émotionnelle ? L'interaction entre cognition et émotions semble désormais établie.

L'émotion contribuerait au développement d'aptitudes spécifiques et influencerait la manière dont l'information est canalisée. La connaissance des émotions et leur utilisation dans des conduites finalisées constitueraient la forme principale d'expression de l'intelligence émotionnelle. Le plus souvent les tests d'intelligence émotionnelle demandent à identifier l'émotion vécue par des personnages dans des scénarios fictifs.

Il n'est donc pas exact de considérer l'intelligence comme un reflet exclusif de la cognition. La compréhension et la gestion des émotions contribuent également, dans une certaine proportion, à la mise en œuvre de conduites intelligentes.

 

3) Sept formes d'intelligence

"L'intelligence est ce que mesurent mes tests". Cette formule qu'on attribue à Alfred Binet témoigne d'une distance de son auteur dont ne font pas toujours preuve les partisans les plus acharnés de ces tests qui auraient tendance à prendre cette formule à la lettre. L'intelligence peut-elle être cernée par ces tests, ou au contraire n'en donnent-ils pas une vision bien réductrice ? Les critères de ces tests sont-ils pertinents et objectifs ?

Howard Gardner, professeur en science de l'éducation à Harvard affirme que le quotient intellectuel ne saurait rendre compte d'un phénomène aussi complexe que l'intelligence. Selon lui, chaque individu possèderait, à des degrés divers, sept formes d'intelligence qu'il convient de mesurer séparément :

􀂃 L'intelligence musicale qui prédispose à la musique ;

􀂃 L'intelligence du geste notamment chez les danseurs et les sportifs ;

􀂃 L'intelligence logico-mathématique mesurée par les tests de QI ;

􀂃 L'intelligence linguistique des poètes et des écrivains ;

􀂃 L'intelligence spatiale qui permet de se repérer dans l'espace ;

􀂃 L'intelligence interpersonnelle qui est l'apanage des personnes intuitives ;

􀂃 L'intelligence intra personnelle qui permet de mieux se connaître soi-même.

Mesure unique ou dépendant de diverses disciplines ? Le débat reste ouvert entre les partisans et les détracteurs des tests. En conclusion, il ne faut pas accorder plus d'importance au score de QI qu'ils n'en ont. Ils constituent un indice intéressant mais qui ne saurait refléter une qualité aussi subtile que l'intelligence.

 

B- Le QI en 10 questions

Une émission de télévision a récemment prétendu faire un test de QI géant des téléspectateurs. "Tester son QI n'est pas un jeu !"se sont insurgés des psychologues. Et vous-même, que savez-vous du QI ?

 

1) Qu’est ce que le QI ?

Le Quotient Intellectuel est une série d’une trentaine de tests, mis au point en 1906 par le psychologue français Alfred Binet pour le ministère de l'Education nationale.

L’objectif est alors de détecter les enfants en échec scolaire pour leur apporter un soutien personnalisé.

Il a depuis été adapté et modifié à de multiples reprises. Le test le plus fréquemment utilisé est celui de Weschler, mais il en existe d’autres : le  Stanford Binet, le K.ABC, le Catell et la matrice de Raven qui sont deux tests aculturels.

 

2) Le QI mesure-t-il l'intelligence ?

Le QI évalue le quotient intellectuel, et non le "Quotient d'Intelligence". Il ne s’agit pasen effet de mesurer l’intelligence, mais de pouvoir établir des comparaisons, avec une population de référence ou avec la personne elle-même, par exemple pour estimer le développement de ses capacités intellectuelles.

 

3) Les tests de QI sont-ils fiables ?

Oui, dans la mesure où on ne leur demande pas plus d’informations qu’ils ne peuvent donner. Les tests n’évaluent pas, par exemple, l’intuition et l’imagination, mais une certaine performance. Or l’intelligence c’est la faculté à comprendre et à construire un raisonnement, et pas uniquement à restituer un savoir. Par ailleurs certains jugent que les QI ne peuvent prétendre avoir une valeur universelle étant données les diversités culturelles. Des études ont ainsi montré que les résultats au QI des immigrants s’élevaient 5 ans après leur arrivée dans leur pays d’adoption.

 

4) Le QI peut-il varier en fonction de l'âge ?

Les résultats des tests sont pondérés en fonction de l'âge. Le QI évolue en effet de façon importante dans les premières années de vie. C’est ce qu’ont démontré Michel Duyme et Marie-Annick Dumaret de l'INSERM en 1999 en observant 67 enfants âgés de 4 à 6 ans, présentant un QI faible. Leurs performances intellectuelles se sont singulièrement améliorées après qu’ils eurent été adoptés par des parents issus d’un milieu socioculturel plus favorisé. On a également constaté que les résultats pouvaient varier de 10 points selon l’état psychologique et physique (stress, fatigue) dans lequel la personne se trouve au moment du test.

 

5) Suis-je dans la moyenne ?

Le QI était à l’origine le rapport entre la note obtenue par l’enfant testé et la moyenne des enfants de sa classe d’âge, le tout étant multiplié par 100. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, bien que le terme de "quotient" ait été conservé.

Le résultat obtenu est le calcul de l’écart avec une moyenne théorique de 100, les scores étant distribués selon une courbe en cloche. Près des 2/3 de la population ont un QI entre 85 et 115 ; 3 % dépassent le seuil de 130, ce qui indique un niveau très supérieur à la moyenne ; pour 3 % le QI est inférieur à 70, révélant une faiblesse intellectuelle.

6) Comment reconnaît-on un enfant surdoué ?

Les enfants qui ont des facilités intellectuelles se mettent à parler très jeunes, possèdent un vocabulaire riche et élaborent des phrases construites. Ils sont capables de se concentrer longtemps et possèdent une mémoire étonnante, leur imagination est également très fertile. Ils aiment beaucoup la compagnie des adultes et ont du mal à jouer avec leurs congénères du même âge.

 

7) Les femmes sont-elles plus intelligentes que les hommes ?

Vaste question qui soulève des débats passionnés ! On estime généralement qu’il existe autant de femmes surdouées que d’hommes, mais elles seraient détectées plus tardivement. Leur maturité émotionnelle leur permettrait en effet de mieux supporter leur précocité. Elles pâtiraient donc de cette relative discrétion, qui ne leur permettrait pas de recevoir un enseignement adapté.

Sur le plan scolaire, les filles obtiennent de meilleurs résultats que les garçons, mais poursuivent des études moins longues, sans doute pour des raisons sociologiques.

 

8) Qui peut faire passer un test de QI ?

Vous pouvez vous adresser à un psychologue scolaire de l’établissement dans lequel votre enfant est scolarisé ou à un psychologue diplômé extérieur. Des associations réunissent les personnes surdouées, demandez-leur conseil. Surtout n’oubliez pas une copie du compte rendu des conclusions après les tests afin de pouvoir les produire si cela est nécessaire, par exemple pour réorienter votre enfant.

 

9) Où puis-je trouver des tests de QI sur Internet ?

Vous pouvez vous adresser à un psychologue s’ils doivent être faits sérieusement, par exemple pour décider d’une orientation scolaire. En revanche si vous êtes simplement curieux, de nombreux sites proposent des tests. Cependant n’oubliez pas : le résultat d’un QI ne veut rien dire en soi.

http://www.mensa.be/fr/iqtest.html

http://www.queendom.com/tests_french/iq/iq_fr.html

http://www.telema.fr/NQI/

 

10) Quelques QI célèbres …

En 1926, la psychologue Catherine Morris Cox a publié une étude sur les hommes et femmes, ayant vécu entre 1450 et 1850, réputés être les plus intelligents. Leur QI a été estimé d’après les écrits et travaux qu’ils ont laissés. Philosophes, mathématiciens, écrivains, musiciens, ce sont souvent des personnalités qui excellaient dans plusieurs domaines. Le poète allemand Goethe surclasse tout le monde avec un QI de 210, suivit de près par Blaise Pascal (195), Galilée (185),

Descartes et Nietzsche (180), Mozart (165) et Einstein avec "seulement" 160.

C- Un coup de pied au QI

Auteur de différentes publications dans des revues scientifiques de renommée internationale, Michel Duyme directeur de recherches au

CNRS dans le département sciences de la vie nous éclaire sur les limites des tests de quotient intellectuel, sur l'origine de l'intelligence et sur sa localisation dans le cerveau.

 

Le QI mesure-t-il l'intelligence ?

Michel Duyme : Tout d'abord, il convient de rappeler ce que sont les tests de quotient intellectuel. Ils regroupent 5 tests verbaux et 5 tests non verbaux. Ces dix tests ont été retenus par Wechsler comme étant ceux rendant le mieux compte d'une activité intellectuelle générale. Il est évident que ce choix personnel et ces dix tests ne sauraient rendre compte d'une notion aussi complexe que celle d'intelligence.

Les tests de QI ne donnent qu'une vision réductrice de celle-ci. Il faut cependant reconnaître qu'ils isolent certaines capacités liées au succès scolaire et au statut social. Mais il est indéniable que le QI dépend de l'environnement. Un facteur environnemental aussi évident que le statut social des parents est à prendre en compte. En résumé, mieux vaut avoir des parents riches et un bon QI pour accéder à un statut social élevé.

 

Le QI peut-il varier en fonction de l'âge ?

Michel Duyme : Le quotient intellectuel est étalonné en fonction de l'âge. Répartis selon une courbe en cloche, les scores ont une moyenne égale à 100. Entre 90 et 110, on trouve 50 % de la population ; au-delà de 130 : 3 % de la population et en dessous de 70 : 3 % également. Ainsi, si l'âge fait varier les résultats aux questions du test, il n'affecte pas le QI car la note brute est ensuite traduite en quotient après pondération en fonction de l'âge.

Cependant, des études se sont intéressées aux évolutions du QI avec l'âge. Il apparaît que dans ce qu'on appelle communément la zone normale (entre 80 et 120), on peut observer des variations importantes de 10 points dans 50 % de la population, en fonction des circonstances, de l'état de stress, de l'état psychologique et physique mais également en fonction d'un changement d'environnement.

Pour ceux qui se trouvent aux extrêmes de la courbe, ceux dont le QI est étonnamment faible (inférieure à 70) ou élevé (supérieur à 130), aucune évolution n'est constatée sauf s'il y a une intervention importante concernant l'environnement.

C'est ce qu'a démontré l'étude de notre équipe publiée en juillet 1999. Nos résultats faisaient état, pour la première fois, de la possible modification du QI d'enfants adoptés en corrélation avec le milieu socio-économique de leurs parents adoptifs.

Ces résultats peuvent-ils être considérés comme soulignant l'importance de l'environnement sur l'intelligence au détriment de l'inné ?

Michel Duyme : La détermination de facteurs génétiques liés à des variations de QI reste l'objet d'un vif débat. Le discours anglo-saxon accorde une large part de crédit à l'hérédité de l'intelligence. Partant de l'étude de jumeaux monozygotes (ayant le même patrimoine génétique) et dizygotes (ayant des patrimoines génétiques différents), les anglo-saxons ont constaté que les jumeaux monozygotes possédaient sensiblement le même QI, contrairement aux jumeaux dizygotes. Grâce à des analyses statistiques, ces chercheurs arrivent à une proportion de 50 % pour l'inné et de 50 % pour l'acquis, avec une prédominance des facteurs environnementaux dans l'enfance.

Cette thèse prédomine actuellement chez les chercheurs anglo-saxons, mais également au Danemark, en Belgique et en Hollande. En France, la thèse environnementale prédomine. Il y a une idéologie environnementale très forte, mais au niveau individuel on constate une adhésion facile à la thèse génétique.

Cependant, tous s'accordent à dire qu'il ne sera jamais possible de déterminer le QI au seul regard du patrimoine génétique. Ceci d'autant plus qu'aucun gène lié au QI n'a été, à ce jour, identifié. Je pense que le débat inné-acquis va se terminer avec ce siècle et qu'on s'orientera de plus en plus sur la recherche de gène lié à de bonnes performances de QI. Des recherches existent déjà en ce sens.

Mais ce débat dépasse bien souvent le cadre scientifique. Ainsi, la publication en 1994 du best-seller américain "The Bell Curve" (la courbe en cloche) insistant sur une origine génétique de l'intelligence cautionnait une idéologie douteuse ?

Michel Duyme : Les résultats publiés dans cette étude avaient relancé la thèse selon laquelle l'intelligence est un caractère principalement héréditaire. Mais les conclusions de cet ouvrage allaient bien au-delà d'une constatation scientifique.

Selon les auteurs, si l'intelligence est génétiquement déterminée et si la démocratie offre à chacun la possibilité de s'élever socialement en fonction de ses capacités intellectuelles, alors il est inutile de consacrer des budgets à élever la condition sociale de personnes n'en ayant pas les capacités intellectuelles.

Toujours selon eux, les Noirs ont généralement un QI moins élevé et ont donc par voie de conséquence un statut social moins élevé. On voit là que des résultats critiquables scientifiquement parlant le sont d'autant plus d'un point de vue idéologique lorsqu'ils cautionnent l'avènement d'une politique sociale ouvertement raciste.

Autre débat houleux autour de l'intelligence : est-elle localisable dans une région particulière du cerveau ou est-elle le résultat de différentes sollicitations?

Michel Duyme : Actuellement s'opposent deux théories :

Une théorie "localisationniste", qui attribue au concept d'intelligence générale (déterminée par les tests de QI) une région particulière du cerveau ;

Et une théorie connexionniste selon laquelle l'intelligence est un phénomène géré par toute une machinerie cérébrale qui vont amener au comportement étudié. Pour prendre une image, si une ampoule électrique s'allume, il faut que l'ampoule fonctionne mais également que la douille, le fil électrique et l'interrupteur fonctionnent correctement. L'ensemble de ces paramètres sont requis pour qu'au final la lumière apparaisse. De la même manière, l'intelligence sollicite de nombreuses zones cérébrales et non une seule zone.

Lors de recherches en cours, nous demandons à des patients de penser à des mots commençant par la lettre "m". Cette simple épreuve de fluidité verbale met en jeu pas moins de trois zones du cerveau. De plus, certaines zones, comme le cervelet auquel on a longtemps attribué une fonction uniquement motrice, se révèlent entrer en jeu dans des phénomènes plus complexes.

 

D- Les gens brillants vivent-ils plus longtemps ?

Les personnes brillantes auraient une espérance de vie plus importante que la normale. Selon des chercheurs écossais, des tests de QI effectués à l’âge de 11 ans seraient de bons indicateurs de l’espérance de vie. Mais cette étude est l’objet de nombreuses réserves.

Datant d’avril 2001, une étude écossaise a fait grand bruit dans la communauté scientifique. Selon deux chercheurs, les résultats des tests de QI effectués dans l’enfance seraient de bons indicateurs de l’espérance de vie.

 

1) Et si tout était écrit à onze ans ?

Les chercheurs L.Whalley et I.Deary ont enquêté sur le devenir de 2 800 enfants nés en 1921 et ayant participé en 1932 à des tests généraux de quotient intellectuel (QI). Au total, les scientifiques ont retrouvé la trace de près de 80 % des enfants.

Selon leurs résultats, les personnes en vie en 1997 avaient toutes un QI supérieur ou égal à la moyenne, traduisant, pour les auteurs, de bonnes capacités intellectuelles, contrairement aux personnes décédées (moyenne 97 de QI). Ces écarts statistiques seraient encore plus marqués pour les femmes que pour les hommes !

Alors faut-il voir dans un fort QI une prédisposition à une durée de vie plus importante ? Difficile d’accepter de telles conclusions sans émettre quelques réserves.

 

2) Des hypothèses discutables

Tout d’abord, 20 % des personnes, dont la moyenne des QI dépassait 100, ont tout simplement disparu des registres et donc de l’étude. Si toutes sont mortes, on peut supposer que les conclusions de l’étude auraient été bien différentes.

Autre point, les auteurs n’expliquent que le nombre important d’hommes ayant des QI élevés morts pendant la guerre s’explique par le fait que les faibles d’esprit ont été écartés par l’armée ! Peut-on attribuer aux autorités militaires de telles précautions quand la guerre réclame son quota de soldats…

Enfin, les auteurs eux-mêmes signalent que des facteurs confondants comme la classe sociale peuvent avoir influencé sur les résultats. Ainsi en France, un ouvrier aujourd’hui âgé de 35 ans vivra théoriquement 6,5 ans de moins qu’un cadre du même âge ou qu’un homme exerçant une profession libérale. Pour les femmes, la différence est plus réduite avec 3,5 années d’espérance de vie de différence entre une ouvrière et une femme cadre.

 

3) La valeur toute relative du QI

Résumer l’intelligence au simple QI est une vision bien restrictive. Pour Michel

Duyme, "Les tests de QI ne sauraient rendre compte d'une notion aussi complexe que celle d'intelligence". De plus, la norme des QI se trouve entre 80 et 100. Prendre arbitrairement la seule valeur 100 apparaît comme très discutable.

Enfin, l’intelligence est souvent liée à une bonne éducation et à des revenus corrects, et donc à une meilleure hygiène de vie. Dans ce cas seulement, elle peut être considérée comme un facteur de longévité.

 

COACH M’BAYE

Partie 3 : L'Éducation et la connaissance

  En fait, il s'agit de compléter et, pour beaucoup, de refaire même notre éducation. Il ne faut pas que cela vous effraie. C'est ...