Chapitre
2 : L'intelligence se mesure-t-elle ?
Pour mesurer
l'intelligence, les tests de quotient intellectuel (QI) sont vraisemblablement
les plus célèbres. Présentés comme rationnels, ils s'attellent à déterminer les
critères de l'intelligence chez l'homme. Mais peuvent-ils réellement rendre
compte d'un phénomène aussi complexe ?
A-
Peut-on mesurer l'intelligence ?
Pour mesurer
l'intelligence, les tests de quotient intellectuel (QI) sont vraisemblablement
les plus célèbres. Présentés comme rationnels, ils s'attellent à déterminer les
critères de l'intelligence chez l'homme. Ces tests rendent-ils fidèlement compte
d'un phénomène aussi complexe que l'intelligence ? Probablement pas, car ils négligent
certains aspects du comportement comme par exemple les réactions émotionnelles…
Les tests de QI sont
apparus au XXe siècle dans l'effervescence des premières recherches en psychologie
expérimentale. Fortement controversés dans leur forme à l'origine, ils
deviennent outils de mesure de l'intelligence sous l'influence d'Alfred Binet
en 1905. Ils permettaient, à l'époque, de détecter les sujets souffrant de
retard mental notamment chez l'enfant scolarisé. Composés de 30 épreuves, ils
mesuraient des aspects tels que l'imagination, la mémoire et le niveau de
compréhension des enfants. Ils n'auront de cesse d'être enrichis et modifiés au
cours des années.
1)
Qu'est ce que le QI ?
A l'origine, le
quotient intellectuel est un rapport entre une note obtenue par un enfant sur
un test de développement intellectuel et la moyenne des notes obtenues par les enfants
de la même tranche d'âge. Ce rapport est multiplié par 100, ainsi un enfant moyen
a un QI de 100. Depuis près de 50 ans, le QI ne représente plus ce rapport mais
un écart par rapport à une moyenne théorique de 100. La distribution des scores
obéit à une représentation d'une courbe en cloche (ou courbe de Gauss) dont l'axe
de symétrie est basée sur l'axe 100.Ainsi, il y a autant de personnes qui ont
un QI supérieur à 115 que ceux qui ont un QI inférieur à 85. Enfin, une
troisième version du QI a récemment été créée ; elle est le résultat d'un savant
calcul qui ne tient pas compte de la totalité des réponses aux tests. Ainsi, il
est bien difficile de savoir de quel type d'indicateur il s'agit.
2)
Une vision réductrice ?
Il semble que ces tests
suscitent aujourd'hui d'autres polémiques. L'intelligence est elle purement
cognitive, c'est-à-dire basée sur les processus de traitement de l'information
présentés sous la forme de connaissances ou de problématiques, ou cognitivo-émotionnelle
? L'interaction entre cognition et émotions semble désormais établie.
L'émotion contribuerait
au développement d'aptitudes spécifiques et influencerait la manière dont
l'information est canalisée. La connaissance des émotions et leur utilisation
dans des conduites finalisées constitueraient la forme principale d'expression
de l'intelligence émotionnelle. Le plus souvent les tests d'intelligence émotionnelle
demandent à identifier l'émotion vécue par des personnages dans des scénarios
fictifs.
Il n'est donc pas exact
de considérer l'intelligence comme un reflet exclusif de la cognition. La
compréhension et la gestion des émotions contribuent également, dans une
certaine proportion, à la mise en œuvre de conduites intelligentes.
3)
Sept formes d'intelligence
"L'intelligence
est ce que mesurent mes tests". Cette formule qu'on attribue à Alfred Binet
témoigne d'une distance de son auteur dont ne font pas toujours preuve les partisans
les plus acharnés de ces tests qui auraient tendance à prendre cette formule à
la lettre. L'intelligence peut-elle être cernée par ces tests, ou au contraire
n'en donnent-ils pas une vision bien réductrice ? Les critères de ces tests
sont-ils pertinents et objectifs ?
Howard Gardner,
professeur en science de l'éducation à Harvard affirme que le quotient
intellectuel ne saurait rendre compte d'un phénomène aussi complexe que l'intelligence.
Selon lui, chaque individu possèderait, à des degrés divers, sept formes d'intelligence
qu'il convient de mesurer séparément :
L'intelligence musicale qui prédispose à la musique ;
L'intelligence du geste notamment chez les danseurs et les
sportifs ;
L'intelligence logico-mathématique mesurée par les tests de QI ;
L'intelligence linguistique des poètes et des écrivains ;
L'intelligence spatiale qui permet de se repérer dans l'espace ;
L'intelligence interpersonnelle qui est l'apanage des personnes
intuitives ;
L'intelligence intra personnelle qui permet de mieux se connaître
soi-même.
Mesure unique ou
dépendant de diverses disciplines ? Le débat reste ouvert entre les partisans
et les détracteurs des tests. En conclusion, il ne faut pas accorder plus d'importance
au score de QI qu'ils n'en ont. Ils constituent un indice intéressant mais qui
ne saurait refléter une qualité aussi subtile que l'intelligence.
B-
Le QI en 10 questions
Une émission de
télévision a récemment prétendu faire un test de QI géant des téléspectateurs.
"Tester son QI n'est pas un jeu !"se sont insurgés des psychologues.
Et vous-même, que savez-vous du QI ?
1)
Qu’est ce que le QI ?
Le Quotient
Intellectuel est une série d’une trentaine de tests, mis au point en 1906 par
le psychologue français Alfred Binet pour le ministère de l'Education
nationale.
L’objectif est alors de
détecter les enfants en échec scolaire pour leur apporter un soutien
personnalisé.
Il a depuis été adapté
et modifié à de multiples reprises. Le test le plus fréquemment utilisé est
celui de Weschler, mais il en existe d’autres : le Stanford Binet, le K.ABC, le Catell et la
matrice de Raven qui sont deux tests aculturels.
2)
Le QI mesure-t-il l'intelligence ?
Le QI évalue le
quotient intellectuel, et non le "Quotient d'Intelligence". Il ne
s’agit pasen effet de mesurer l’intelligence, mais de pouvoir établir des
comparaisons, avec une population de référence ou avec la personne elle-même,
par exemple pour estimer le développement de ses capacités intellectuelles.
3)
Les tests de QI sont-ils fiables ?
Oui, dans la mesure où
on ne leur demande pas plus d’informations qu’ils ne peuvent donner. Les tests
n’évaluent pas, par exemple, l’intuition et l’imagination, mais une certaine
performance. Or l’intelligence c’est la faculté à comprendre et à construire un
raisonnement, et pas uniquement à restituer un savoir. Par ailleurs certains
jugent que les QI ne peuvent prétendre avoir une valeur universelle étant
données les diversités culturelles. Des études ont ainsi montré que les
résultats au QI des immigrants s’élevaient 5 ans après leur arrivée dans leur
pays d’adoption.
4)
Le QI peut-il varier en fonction de l'âge ?
Les résultats des tests
sont pondérés en fonction de l'âge. Le QI évolue en effet de façon importante
dans les premières années de vie. C’est ce qu’ont démontré Michel Duyme et
Marie-Annick Dumaret de l'INSERM en 1999 en observant 67 enfants âgés de 4 à 6
ans, présentant un QI faible. Leurs performances intellectuelles se sont singulièrement
améliorées après qu’ils eurent été adoptés par des parents issus d’un milieu socioculturel
plus favorisé. On a également constaté que les résultats pouvaient varier de 10
points selon l’état psychologique et physique (stress, fatigue) dans lequel la
personne se trouve au moment du test.
5)
Suis-je dans la moyenne ?
Le QI était à l’origine
le rapport entre la note obtenue par l’enfant testé et la moyenne des enfants
de sa classe d’âge, le tout étant multiplié par 100. Ce n’est plus le cas aujourd’hui,
bien que le terme de "quotient" ait été conservé.
Le résultat obtenu est
le calcul de l’écart avec une moyenne théorique de 100, les scores étant
distribués selon une courbe en cloche. Près des 2/3 de la population ont un QI
entre 85 et 115 ; 3 % dépassent le seuil de 130, ce qui indique un niveau très supérieur
à la moyenne ; pour 3 % le QI est inférieur à 70, révélant une faiblesse intellectuelle.
6)
Comment reconnaît-on un enfant surdoué ?
Les enfants qui ont des
facilités intellectuelles se mettent à parler très jeunes, possèdent un
vocabulaire riche et élaborent des phrases construites. Ils sont capables de se
concentrer longtemps et possèdent une mémoire étonnante, leur imagination est
également très fertile. Ils aiment beaucoup la compagnie des adultes et ont du
mal à jouer avec leurs congénères du même âge.
7)
Les femmes sont-elles plus intelligentes que les hommes ?
Vaste question qui
soulève des débats passionnés ! On estime généralement qu’il existe autant de
femmes surdouées que d’hommes, mais elles seraient détectées plus tardivement.
Leur maturité émotionnelle leur permettrait en effet de mieux supporter leur
précocité. Elles pâtiraient donc de cette relative discrétion, qui ne leur permettrait
pas de recevoir un enseignement adapté.
Sur le plan scolaire,
les filles obtiennent de meilleurs résultats que les garçons, mais poursuivent
des études moins longues, sans doute pour des raisons sociologiques.
8)
Qui peut faire passer un test de QI ?
Vous pouvez vous
adresser à un psychologue scolaire de l’établissement dans lequel votre enfant
est scolarisé ou à un psychologue diplômé extérieur. Des associations réunissent
les personnes surdouées, demandez-leur conseil. Surtout n’oubliez pas une copie
du compte rendu des conclusions après les tests afin de pouvoir les produire si
cela est nécessaire, par exemple pour réorienter votre enfant.
9)
Où puis-je trouver des tests de QI sur Internet ?
Vous pouvez vous
adresser à un psychologue s’ils doivent être faits sérieusement, par exemple
pour décider d’une orientation scolaire. En revanche si vous êtes simplement
curieux, de nombreux sites proposent des tests. Cependant n’oubliez pas : le
résultat d’un QI ne veut rien dire en soi.
http://www.mensa.be/fr/iqtest.html
http://www.queendom.com/tests_french/iq/iq_fr.html
http://www.telema.fr/NQI/
10)
Quelques QI célèbres …
En 1926, la psychologue
Catherine Morris Cox a publié une étude sur les hommes et femmes, ayant vécu
entre 1450 et 1850, réputés être les plus intelligents. Leur QI a été estimé
d’après les écrits et travaux qu’ils ont laissés. Philosophes, mathématiciens,
écrivains, musiciens, ce sont souvent des personnalités qui excellaient dans
plusieurs domaines. Le poète allemand Goethe surclasse tout le monde avec un QI
de 210, suivit de près par Blaise Pascal (195), Galilée (185),
Descartes et Nietzsche
(180), Mozart (165) et Einstein avec "seulement" 160.
C-
Un coup de pied au QI
Auteur de différentes
publications dans des revues scientifiques de renommée internationale, Michel
Duyme directeur de recherches au
CNRS dans le
département sciences de la vie nous éclaire sur les limites des tests de
quotient intellectuel, sur l'origine de l'intelligence et sur sa localisation
dans le cerveau.
Le
QI mesure-t-il l'intelligence ?
Michel
Duyme : Tout d'abord, il convient de rappeler ce que sont les tests de
quotient intellectuel. Ils regroupent 5 tests verbaux et 5 tests non verbaux.
Ces dix tests ont été retenus par Wechsler comme étant ceux rendant le mieux
compte d'une activité intellectuelle générale. Il est évident que ce choix
personnel et ces dix tests ne sauraient rendre compte d'une notion aussi
complexe que celle d'intelligence.
Les tests de QI ne
donnent qu'une vision réductrice de celle-ci. Il faut cependant reconnaître
qu'ils isolent certaines capacités liées au succès scolaire et au statut social.
Mais il est indéniable que le QI dépend de l'environnement. Un facteur environnemental
aussi évident que le statut social des parents est à prendre en compte. En
résumé, mieux vaut avoir des parents riches et un bon QI pour accéder à un
statut social élevé.
Le
QI peut-il varier en fonction de l'âge ?
Michel
Duyme : Le quotient intellectuel est étalonné en fonction de l'âge.
Répartis selon une courbe en cloche, les scores ont une moyenne égale à 100.
Entre 90 et 110, on trouve 50 % de la population ; au-delà de 130 : 3 % de la
population et en dessous de 70 : 3 % également. Ainsi, si l'âge fait varier les
résultats aux questions du test, il n'affecte pas le QI car la note brute est
ensuite traduite en quotient après pondération en fonction de l'âge.
Cependant, des études
se sont intéressées aux évolutions du QI avec l'âge. Il apparaît que dans ce
qu'on appelle communément la zone normale (entre 80 et 120), on peut observer
des variations importantes de 10 points dans 50 % de la population, en fonction
des circonstances, de l'état de stress, de l'état psychologique et physique mais
également en fonction d'un changement d'environnement.
Pour ceux qui se
trouvent aux extrêmes de la courbe, ceux dont le QI est étonnamment faible
(inférieure à 70) ou élevé (supérieur à 130), aucune évolution n'est constatée
sauf s'il y a une intervention importante concernant l'environnement.
C'est ce qu'a démontré
l'étude de notre équipe publiée en juillet 1999. Nos résultats faisaient état,
pour la première fois, de la possible modification du QI d'enfants adoptés en
corrélation avec le milieu socio-économique de leurs parents adoptifs.
Ces
résultats peuvent-ils être considérés comme soulignant l'importance de l'environnement
sur l'intelligence au détriment de l'inné ?
Michel
Duyme : La détermination de facteurs génétiques liés à des variations de
QI reste l'objet d'un vif débat. Le discours anglo-saxon accorde une large part
de crédit à l'hérédité de l'intelligence. Partant de l'étude de jumeaux
monozygotes (ayant le même patrimoine génétique) et dizygotes (ayant des
patrimoines génétiques différents), les anglo-saxons ont constaté que les
jumeaux monozygotes possédaient sensiblement le même QI, contrairement aux
jumeaux dizygotes. Grâce à des analyses statistiques, ces chercheurs arrivent à
une proportion de 50 % pour l'inné et de 50 % pour l'acquis, avec une
prédominance des facteurs environnementaux dans l'enfance.
Cette thèse prédomine
actuellement chez les chercheurs anglo-saxons, mais également au Danemark, en
Belgique et en Hollande. En France, la thèse environnementale prédomine. Il y a
une idéologie environnementale très forte, mais au niveau individuel on constate
une adhésion facile à la thèse génétique.
Cependant, tous
s'accordent à dire qu'il ne sera jamais possible de déterminer le QI au seul
regard du patrimoine génétique. Ceci d'autant plus qu'aucun gène lié au QI n'a
été, à ce jour, identifié. Je pense que le débat inné-acquis va se terminer
avec ce siècle et qu'on s'orientera de plus en plus sur la recherche de gène
lié à de bonnes performances de QI. Des recherches existent déjà en ce sens.
Mais
ce débat dépasse bien souvent le cadre scientifique. Ainsi, la publication en
1994 du best-seller américain "The Bell Curve" (la courbe en cloche) insistant
sur une origine génétique de l'intelligence cautionnait une idéologie douteuse
?
Michel
Duyme : Les résultats publiés dans cette étude avaient relancé la thèse
selon laquelle l'intelligence est un caractère principalement héréditaire. Mais
les conclusions de cet ouvrage allaient bien au-delà d'une constatation
scientifique.
Selon les auteurs, si
l'intelligence est génétiquement déterminée et si la démocratie offre à chacun
la possibilité de s'élever socialement en fonction de ses capacités intellectuelles,
alors il est inutile de consacrer des budgets à élever la condition sociale de
personnes n'en ayant pas les capacités intellectuelles.
Toujours selon eux, les
Noirs ont généralement un QI moins élevé et ont donc par voie de conséquence un
statut social moins élevé. On voit là que des résultats critiquables
scientifiquement parlant le sont d'autant plus d'un point de vue idéologique
lorsqu'ils cautionnent l'avènement d'une politique sociale ouvertement raciste.
Autre
débat houleux autour de l'intelligence : est-elle localisable dans une région
particulière du cerveau ou est-elle le résultat de différentes sollicitations?
Michel
Duyme : Actuellement s'opposent deux théories :
Une théorie
"localisationniste", qui attribue au concept d'intelligence générale (déterminée
par les tests de QI) une région particulière du cerveau ;
Et une théorie
connexionniste selon laquelle l'intelligence est un phénomène géré par toute
une machinerie cérébrale qui vont amener au comportement étudié. Pour prendre
une image, si une ampoule électrique s'allume, il faut que l'ampoule fonctionne
mais également que la douille, le fil électrique et l'interrupteur fonctionnent
correctement. L'ensemble de ces paramètres sont requis pour qu'au final la
lumière apparaisse. De la même manière, l'intelligence sollicite de nombreuses
zones cérébrales et non une seule zone.
Lors de recherches en
cours, nous demandons à des patients de penser à des mots commençant par la
lettre "m". Cette simple épreuve de fluidité verbale met en jeu pas moins
de trois zones du cerveau. De plus, certaines zones, comme le cervelet auquel on
a longtemps attribué une fonction uniquement motrice, se révèlent entrer en jeu
dans des phénomènes plus complexes.
D-
Les gens brillants vivent-ils plus longtemps ?
Les personnes
brillantes auraient une espérance de vie plus importante que la normale. Selon
des chercheurs écossais, des tests de QI effectués à l’âge de 11 ans seraient
de bons indicateurs de l’espérance de vie. Mais cette étude est l’objet de
nombreuses réserves.
Datant d’avril 2001,
une étude écossaise a fait grand bruit dans la communauté scientifique. Selon
deux chercheurs, les résultats des tests de QI effectués dans l’enfance
seraient de bons indicateurs de l’espérance de vie.
1)
Et si tout était écrit à onze ans ?
Les chercheurs
L.Whalley et I.Deary ont enquêté sur le devenir de 2 800 enfants nés en 1921 et
ayant participé en 1932 à des tests généraux de quotient intellectuel (QI). Au
total, les scientifiques ont retrouvé la trace de près de 80 % des enfants.
Selon leurs résultats,
les personnes en vie en 1997 avaient toutes un QI supérieur ou égal à la
moyenne, traduisant, pour les auteurs, de bonnes capacités intellectuelles,
contrairement aux personnes décédées (moyenne 97 de QI). Ces écarts
statistiques seraient encore plus marqués pour les femmes que pour les hommes !
Alors faut-il voir dans
un fort QI une prédisposition à une durée de vie plus importante ? Difficile
d’accepter de telles conclusions sans émettre quelques réserves.
2)
Des hypothèses discutables
Tout d’abord, 20 % des
personnes, dont la moyenne des QI dépassait 100, ont tout simplement disparu
des registres et donc de l’étude. Si toutes sont mortes, on peut supposer que
les conclusions de l’étude auraient été bien différentes.
Autre point, les auteurs
n’expliquent que le nombre important d’hommes ayant des QI élevés morts pendant
la guerre s’explique par le fait que les faibles d’esprit ont été écartés par
l’armée ! Peut-on attribuer aux autorités militaires de telles précautions quand
la guerre réclame son quota de soldats…
Enfin, les auteurs eux-mêmes
signalent que des facteurs confondants comme la classe sociale peuvent avoir influencé
sur les résultats. Ainsi en France, un ouvrier aujourd’hui âgé de 35 ans vivra
théoriquement 6,5 ans de moins qu’un cadre du même âge ou qu’un homme exerçant
une profession libérale. Pour les femmes, la différence est plus réduite avec
3,5 années d’espérance de vie de différence entre une ouvrière et une femme
cadre.
3)
La valeur toute relative du QI
Résumer l’intelligence
au simple QI est une vision bien restrictive. Pour Michel
Duyme, "Les tests
de QI ne sauraient rendre compte d'une notion aussi complexe que celle
d'intelligence". De plus, la norme des QI se trouve entre 80 et 100.
Prendre arbitrairement la seule valeur 100 apparaît comme très discutable.
Enfin, l’intelligence
est souvent liée à une bonne éducation et à des revenus corrects, et donc à une
meilleure hygiène de vie. Dans ce cas seulement, elle peut être considérée
comme un facteur de longévité.
COACH
M’BAYE