mardi 1 décembre 2015

Abou Cissé a tiré sa révérence : Adieu doyen !

Abou Cissé a tiré sa révérence : Adieu doyen ! « L’homme des Faits Divers », Abou Cissé a tiré sa révérence et cassé sa plume dans la nuit du mercredi 25 novembre 2015, à la suite d’une courte maladie. Sa disparition a plongé la rédaction du quotidien L’Authentique, avec qui il avait noué un amour de plus de dix ans, dans une profonde affliction.

Ce Sierra Léonais de naissance, Mauritanien de cœur, a couvert durant toutes ces années, les affaires judiciaires qui ont secoué la ville de Nouakchott, des crimes les plus crapuleux jusqu’aux plus menus larcins. Sa masse imposante, sa barbe fournie, son sourire avenant, sa simplicité et la sympathie qui se dégageait de lui, n’iront plus hanter les couloirs du Palais de justice de Nouakchott où tout le monde l’appréciait, des magistrats aux secrétaires de greffe, jusqu’aux plantons. Les commissariats de police de Nouakchott auprès de qui il puisait ses sources d’information, tissant un véritable carnet d’adresse au sein de la police, ne verront également plus ce « Kowri » géant égayer leurs journées.

Abou Cissé avait en effet sympathisé avec la presque totalité des commissaires exerçant dans la capitale, se faisant des amitiés auprès des agents des diverses sections de la police judiciaire.

Pas une seule fois, au cours de toute sa carrière, Abou Cissé n’a fourni une information fausse ou tronquée. Professionnel jusqu’au bout des ongles, ses faits étaient toujours réels. Il n’a jamais fait l’objet d’une plainte pour diffamation, accomplissant son métier de journaliste avec amour, abnégation et sérieux. Il fut en toute circonstance égal à lui-même. Abou Cissé était un homme, avec ses faiblesses et ses qualités, mais il ne savait jamais mentir.

Il a toujours évolué loin des conférences de presse, loin des regroupements, loin des voyages. Sa vie était partagée entre une chambre qu’il louait à Sebkha, le siège du journal, le Palais de justice de Nouakchott et les différents commissariats de police de Nouakchott. Rien ne l’empêchait de se rendre au siège du journal qu’il était le premier à rejoindre, tôt au petit matin, supervisant la distribution du journal, avant de se rendre au Palais de justice.

Il en revenait avec des informations, des déferrements, des auditions, des séances de jugement. Sa rubrique « Faits Divers », notamment « Les verdicts de la Chambre correctionnelle » où il rapportait les affaires jugées et les sentences prononcées, étaient un véritable régal pour le public et pour nos lecteurs.

Abou Cissé fait partie des rares journalistes à pratiquer réellement le journalisme de terrain, celui des faits, rien que les faits, celui des recoupements et de la véracité des informations. Il ne se contentait pas de s’asseoir derrière un bureau climatisé et de confectionner des articles assis derrière sa machine en se nourrissant des informations fournies par les autres.

L’information, il la créait et constituait de ce fait, une source fiable à laquelle s’abreuvait les autres rédactions.

Par delà l’homme de presse et le journaliste, Abou Cissé était aussi un bon musulman. Il avait une place, bien connue, à la mosquée Saoudienne et jamais, il ne rata la prière du vendredi ces vingt dernières années. Ce Soninké de parents mauritaniens, mais qui ont émigré très tôt en Sierra Leone, laisse derrière lui une femme et des enfants en bas âge. A sa disparition, ils étaient chez eux à Coumba Ndaw, au Guidimagha.

Repose en paix, cher confrère et cher frère. Que la Terre te soit légère. Puisse Allah te pardonner tes pêchés et t’élever au plus haut de son Paradis. Inna Lilahi Wa Inna Ileihi Rajioune

La rédaction de L’Authentique

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